Choisir un bail longue durée permet de sécuriser la location d’un bien sur plusieurs années, tout en offrant une stabilité précieuse au locataire. Ce type de contrat, souvent méconnu dans ses spécificités, obéit pourtant à des règles strictes encadrées par la loi.
Voici un guide complet pour comprendre le fonctionnement d’un bail longue durée.
Voici les points clés à connaître avant de signer un bail longue durée.
Le bail longue durée est un contrat de location dont la durée dépasse la durée minimale légale, souvent fixée à 9 ans ou plus. Il offre une stabilité prolongée tant pour le bailleur que pour le locataire.
Le bail de 9 ans s’applique principalement aux locations vides conclues par des bailleurs personnes morales (SCI, sociétés, associations). Il offre une visibilité à long terme sur les revenus locatifs et limite les périodes de vacance.
En location meublée, la durée classique est d’un an (ou 9 mois pour les étudiants).
Un bail meublé longue durée reste possible mais doit être rédigé avec soin. Il peut prévoir une durée supérieure à un an, mais ne permet pas de restreindre les droits de résiliation du locataire.
Celui-ci doit conserver sa liberté de quitter le logement à tout moment avec un préavis d’un mois.
Oui, rien n’interdit de signer un bail d’une durée supérieure à 9 ans, par exemple 12 ou 15 ans. Toutefois, cela engage fortement les deux parties.
Le bailleur ne peut donner congé qu’à l’échéance du bail, sauf en cas de clause de résiliation anticipée.
Côté locataire, une durée très longue peut paraître dissuasive, sauf si des avantages sont clairement identifiés (loyer modéré, aménagements, stabilité).
La durée d’un bail longue durée dépend du type de location et du profil du bailleur.
Pour une location vide, la loi impose une durée minimale de 3 ans pour un bailleur particulier, et de 6 ans pour une personne morale (hors SCI familiale).
En revanche, un bail de 9 ans ou plus est tout à fait possible, sans durée maximale imposée.
En location meublée, la durée minimale est d’un an, mais peut être allongée par convention. Aucun texte ne fixe de durée maximale.
À l’échéance du bail, celui-ci est généralement reconduit tacitement pour une durée équivalente (hors opposition ou congé). Cette reconduction obéit aux règles de la loi du 6 juillet 1989.
Si aucune action n’est entreprise par le bailleur ou le locataire dans les délais légaux de préavis, le contrat continue automatiquement. Il est toutefois possible d’en profiter pour renégocier certaines clauses, comme le loyer ou les modalités d’occupation.
Le locataire peut quitter le logement à tout moment en respectant un préavis (1 mois pour un meublé, 3 mois pour un vide).
Le bailleur, lui, ne peut donner congé qu’à l’échéance, sauf clause résolutoire (non-paiement, troubles, etc.) ou accord amiable.
Il est donc important de bien encadrer les cas de rupture dans le contrat initial.
Opter pour un bail longue durée présente de nombreux atouts, tant pour le propriétaire que pour le locataire.
Un bail longue durée permet de garantir une occupation régulière du logement, ce qui réduit les risques de vacance locative.
Le bailleur bénéficie de revenus locatifs prévisibles, tandis que le locataire profite d’une stabilité résidentielle, sans avoir à chercher un nouveau logement chaque année.
Cette relation durable facilite aussi la confiance entre les deux parties.
Un contrat de longue durée permet de stabiliser les revenus fonciers sur plusieurs années, ce qui peut simplifier la déclaration fiscale et la stratégie patrimoniale.
Par ailleurs, la révision du loyer est encadrée et limitée à une fois par an, selon l’indice IRL.
Cela permet une gestion financière prévisible pour le propriétaire comme pour le locataire.
Avec une occupation pérenne, le locataire se sent plus libre d’aménager et de personnaliser son logement. Il est également plus enclin à entretenir le bien dans la durée, ce qui peut réduire les frais de remise en état en fin de bail.
Cette implication est bénéfique pour le bailleur, qui préserve ainsi la qualité de son patrimoine.
Un bail longue durée implique des engagements réciproques entre le bailleur et le locataire.
Le propriétaire doit :
Le locataire doit :
Il ne peut ni sous-louer sans autorisation, ni transformer le logement sans accord écrit du bailleur.
Le contrat peut inclure des clauses permettant une résiliation anticipée sous conditions.
Par exemple, en cas de non-paiement répété du loyer ou de trouble de voisinage.
Ces clauses, appelées "résolutoires", doivent être rédigées avec précision pour être juridiquement valables.
La fixation du loyer et son évolution sont encadrées par la loi, mais laissent une certaine liberté selon la zone géographique et le type de logement.
En principe, le loyer est librement fixé lors de la signature d’un nouveau bail, sauf dans les zones dites "tendues", où un encadrement est appliqué.
Dans ces zones, un loyer de référence majoré est défini, et ne peut être dépassé sauf complément de loyer justifié (vue, équipements exceptionnels, etc.).
Le loyer peut être révisé une fois par an, à condition qu’une clause d’indexation figure dans le contrat. La révision suit l’évolution de l’indice de référence des loyers (IRL) publié trimestriellement par l’INSEE.
Sans cette clause, aucune augmentation ne peut être appliquée.
Le paiement du loyer intervient généralement chaque mois, à date fixe, par virement, chèque ou prélèvement automatique. Le bail doit préciser les modalités de paiement convenues entre les parties.
En cas de retard, des pénalités peuvent être prévues par une clause spécifique, dans la limite du raisonnable.
Locataire comme bailleur doivent respecter des délais et des formalités précises pour que la résiliation soit légale et opposable.
Le locataire peut résilier le bail à tout moment, à condition de respecter un préavis de trois mois (ou un mois dans certaines situations : zone tendue, mutation, perte d’emploi…).
Le bailleur, en revanche, ne peut donner congé qu’à l’échéance du bail, avec un préavis de six mois, et pour un motif légitime :
À l’échéance du bail, si aucune des parties ne se manifeste, le contrat est reconduit tacitement pour la même durée.
En cas de non-renouvellement, un congé doit être notifié dans les délais, par lettre recommandée avec accusé de réception, acte d’huissier ou remise en main propre contre signature.
À la fin du bail, le bailleur dispose d’un mois (ou deux si des retenues sont justifiées) pour restituer le dépôt de garantie.
Toute retenue doit être justifiée par des devis ou factures liés à des dégradations constatées lors de l’état des lieux de sortie.
Ce tableau comparatif vous aide à faire le point entre le bail longue durée et d’autres types de bail.
Type de bail | Durée | Public cible | Fiscalité | Avantages | Contraintes |
---|---|---|---|---|---|
Bail longue durée (nu) | 9 ans (souvent) | Tous profils | Revenus fonciers / régime réel ou micro-foncier | Stabilité, prévisibilité | Durée d’engagement plus rigide |
Bail meublé longue durée | 1 an (ou 9 mois étudiant) | Étudiants, actifs en mobilité | Micro-BIC ou régime réel | Fiscalité avantageuse, souplesse | Mobilier obligatoire, renouvellement annuel |
Bail mobilité | 1 à 10 mois | Étudiants, stagiaires, CDD | Micro-BIC / exonération TVA | Grande flexibilité | Non renouvelable, bail spécifique |
Bail saisonnier | Quelques jours à mois | Touristes | Micro-BIC ou régime réel | Rentabilité forte, revenus rapides | Forte rotation, contraintes réglementaires |
Ce type de bail offre une alternative avec des durées plus courtes (1 an, ou 9 mois pour les étudiants) et une fiscalité attractive via le régime des BIC.
Il exige cependant un logement équipé selon la liste minimale fixée par décret.
Le bail mobilité vise les locataires temporaires (études, formation, mission professionnelle).
D’une durée de 1 à 10 mois non renouvelable, il n’exige pas de dépôt de garantie. Cependant, il impose des conditions spécifiques (motif de mobilité, mobilier complet…).
Ce bail de courte durée permet une rentabilité élevée, notamment en zone touristique. Il implique cependant des contraintes de gestion (ménage, rotation, accueil), ainsi qu’une réglementation stricte dans certaines communes (déclaration, autorisation, nombre de nuitées limité…).
Voici les critères à analyser avant de trancher.
Un bail longue durée convient aux investisseurs cherchant une stabilité de revenus et une valorisation progressive du patrimoine.
En revanche, les baux courts (saisonnier, mobilité) peuvent générer des revenus plus élevés mais exposent à plus de vacance locative, d’imprévus et de contraintes.
L’investissement locatif peut viser la rentabilité maximale ou la gestion la plus simple possible.
Le bail longue durée mise sur la tranquillité de gestion, avec un locataire stable, des revenus réguliers et peu d’interventions.
À l’inverse, les locations courtes requièrent un suivi actif et une disponibilité constante.
Les régimes fiscaux diffèrent selon le type de location. Le bail nu longue durée permet le micro-foncier ou le régime réel, tandis que les meublés relèvent du régime des BIC, souvent plus avantageux.
Mais les meublés nécessitent un aménagement complet et des obligations supplémentaires (inventaire, diagnostics, entretien du mobilier…).
Voici les éléments indispensables à inclure dans votre contrat.
Le contrat doit mentionner clairement :
Le contrat précise :
Certaines clauses facultatives renforcent la sécurité du bail, comme la clause résolutoire en cas d’impayé.
Le contrat doit aussi comporter :
Un modèle conforme peut être établi par un professionnel ou téléchargé sur des sites spécialisés.
L’équipe d’Investir dans l’ancien vous guide à chaque étape du choix du type de bail au suivi locatif. Grâce à nos services, vous sécurisez votre investissement tout en gagnant du temps.
Le bail longue durée est une solution idéale pour les propriétaires recherchant stabilité locative et visibilité financière. Il offre un cadre protecteur pour les deux parties, à condition de respecter les règles juridiques en vigueur et de rédiger un contrat clair. Investir dans l’ancien vous accompagne de A à Z pour sécuriser chaque étape de votre mise en location.