La guerre en Ukraine : retombées sur le secteur de l’immobilier


Conséquences face à l’inflation immobilière


La conjoncture du secteur immobilier, à l’image de beaucoup d’autres secteurs d’activité, est actuellement dominée par l’inflation. Cette situation pousse notamment les investisseurs à remettre en cause son statut de pilier des placements financiers pour le patrimoine, longtemps assimilé à l’immobilier. Passons en revue ici les conséquences de l’inflation 2022 au sein de cette industrie.

La guerre en Ukraine : retombées sur le secteur de l’immobilier

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 et l’amplification des sanctions contre Moscou, l’équilibre socio-économique mondial est mis à mal. Ce conflit a en l’occurrence rejailli sur l’immobilier et contribué à une hausse des prix des infrastructures immobilières, plus prononcée que l’inflation de 2021. Toutefois, on remarque que l’inflation des prix immobiliers est plus importante dans les zones périphériques qu’en centre-ville des villes.

Dans le même temps, les sanctions à l’encontre de la Russie ont créé des bouleversements dans la chaîne d’approvisionnement en gaz de l’Union européenne. Étant donné que la Russie participe à plus de 40 % de l’offre, il en découle une flambée des prixde cet hydrocarbure.

Cette situation a une incidence directe sur les nouvelles acquisitions immobilières. En effet, pour vendre un bien immobilier, la loi prévoit que le diagnostic de performance énergétique (DPE) soit inclus dans les documents fournis à l’acquéreur. Or, le diagnostic de performance énergétique est en réalité un papier qui renseigne sur la consommation énergétique du bien. Ainsi, lorsqu’elle est élevée, les acheteurs, ayant conscience de l’augmentation des prix du gaz, ne s’intéressent plus au logement concerné.

En outre, les prix de certains matériaux utilisés pour la construction comme l’acier, les barres de renforcement ou les grillages, pour le béton armé, ont grimpé suite à l’augmentation des frais de transport des marchandises, autre conséquence du conflit russo-ukrainien.


La hausse des prix de l’immobilier : un frein au dynamisme des investisseurs immobiliers

Avec la hausse des prix de l’immobilier, la plupart des investisseurs ont renoncé à leur projet d’achat de bien immobilier. Sur les places boursières, les actifs immobiliers qui, entre temps, portaient de grands espoirs ont vu leur valeur baisser. De grosses pertes financières s’en sont suivies pour les grands investisseurs immobiliers possédant des placements en bourses. Face à l’incertitude qui s’est installée concernant les perspectives du marché, ces derniers sont plus que jamais hésitants sur la marche à suivre. 

Vendeurs et acheteurs, tous s’accordent sur la même conclusion : depuis le début du conflit, le marché immobilier a changé et pas dans le sens positif. Ce changement se ressent aussi au niveau des structures financières, qui ont donné une nouvelle direction à leurs procédures de financement des projets immobiliers.


Le crédit immobilier : les investisseurs pénalisés par la réticence des banques

Le socle de l’économie immobilière est l’ensemble des systèmes financiers permettant aux investisseurs professionnels et aux particuliers de financer leur projet immobilier. Malheureusement, ce système se dégrade de plus en plus.

Généralement dans les banques, les prêts immobiliers s’accompagnent d’un taux de crédit immobilier plutôt bas. En janvier 2022, les banques octroyaient encore des prêts immobiliers à un taux d’intérêt de seulement 1 % et sur une échéance pouvant atteindre une vingtaine d’années. Désormais, le taux d’intérêt moyen proposé par les banques est de 1,55 %. 

Cette décision des institutions financières d’augmenter le taux d’intérêt est également liée à l’inflation immobilière. Pour les banques, il s’agit d’un moyen de couvrir leur propre taux de marge. Mais pour les clients qui aspirent à contracter un prêt immobilier, elle complique l’atteinte de leurs objectifs.

Le coût du crédit sera plus élevé que prévu pour eux. Et puisque les banques se basent sur les revenus des demandeurs pour réaliser unesimulation de crédit, ainsi que pour évaluer la capacité de remboursement de ces derniers, plusieurs d’entre eux risquent d’être pénalisés dans le processus. De plus, la hausse des prix de l’immobilier n’arrange pas leur situation puisque le montant à emprunter est aussi plus élevé. Ce qui ajoute à la diminution de leur capacité de remboursement.

C’est un risque que les banques ne sont pas disposées à prendre. Du coup, leur système de sélection des dossiers de demande de prêt immobilier est devenu plus rigoureux. Aussi, l’apport personnel réclamé par les banques pour l’obtention des prêts immobiliers peut aller jusqu’à 20 % en fonction de l’institution.

Le marché de l’occasion avantagé par l’inflation courante 

Pendant que les prix grimpent dans les agences immobilières et que les prêts deviennent de plus en plus difficiles à obtenir, les sites de vente d’immobilier d’occasion multiplient leurs chiffres d’affaires. En effet, avec le prix exorbitant des logements neufs, les particuliers préfèrent se tourner vers ces sites qui proposent des prix moins élevés que chez une agence immobilière.

Au nombre de celles-ci, on compte LeBonCoin Immobilier. Grâce à son service de vente entre particuliers, LeBonCoin Immobilier a pu étendre ses activités jusqu’à la location d’appartement et de maison. Le fonctionnement du service de vente entre particuliers du site LeBonCoin est simple : les particuliers qui disposent d’une maison à vendre profitent du site internet pour publier de petites annonces. Les autres utilisateurs peuvent donc dénicher des offres d’achat ou de location avantageuses et contacter ces particuliers pour conclure un marché.

Par ailleurs, le nombre de transactions de vente entre particuliers sur LeBonCoin Immobilier a grimpé ces trois derniers mois. C’est notamment ce qui explique la hausse de 15 % du trafic mensuel sur le site.

L’État français lutte contre l’inflation : de nouvelles réformes en cours

Afin de lutter contre l’inflation en général, le Ministre français de l’Économie et le Ministre des Comptes Publics ont annoncé, le 21 mai 2022, la mise sur pied d’un plan de lutte contre l’inflation. Une grande réunion a été tenue à Bercy le 23 mai 2022 et a, notamment, regroupé tous les acteurs économiques majeurs afin d’étudier comment mettre en place un nouveau système permettant de mieux protéger les Français contre la hausse des prix.

Un appel a été lancé aux entreprises pour qu’elles participent à l’amortissement de l’inflation à travers la stimulation du pouvoir d’achat des ménages. Dans ce contexte, la prime « Macron » et les salaires des employées seront revus à la hausse. Ce n’est pas tout. L’État s’est dit disposé à dépenser plusieurs milliards d’euros pour une revitalisation du niveau social général du pays.   

Inflation et immobilier n’ont certainement pas fait bon ménage. Les conséquences de l’inflation immobilière ont été désastreuses. La hausse des prix a rendu le secteur de l’immobilier très instable, au grand dam des investisseurs, et surtout moins accessible par prêts bancaires pour les particuliers. Même si le gouvernement s’active à mettre en place des réformes, il faudra attendre les prochains mois avant d’espérer un redressement de la barre économique et un retour à la normale pour l’industrie immobilière.