Une passoire énergétique, qu’est-ce-que c’est ?

Tout savoir sur les passoires énergétiques


À compter de septembre 2022, l’audit énergétique sera une obligation pour tout propriétaire qui souhaite vendre ou louer son bien immobilier. Pour cause, il a été recensé en France 4,8 millions d’habitations énergivores, soit des passoires énergétiques, dont 2 millions sont des appartements locatifs. Il est dorénavant crucial de déterminer si son logement est une passoire énergétique et si c’est le cas, de trouver des solutions pour y remédier. Nous vous proposons de passer cela en revue.

Une passoire énergétique, qu’est-ce-que c’est ?

Le terme « passoire énergétique » ou « passoire thermique » est utilisé pour nommer un bien immobilier à consommation énergétique excessive. Ce sont les logements classés dans la catégorie F ou G du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Pour la plupart, ce sont d’anciens logements mal isolés qui n’arrivent pas à retenir la chaleur à l’intérieur du bâtiment. Cette situation implique, pour les habitants de ces logements, des facturations énergétiques exorbitantes et met les foyers en difficulté.

Comment déterminer si son logement est une passoire thermique ?

En France, les normes de réglementation thermique pour les constructions immobilières sont entrées en vigueur en 1974. Cela suppose que tous les bâtiments construits avant cette date ne sont pas isolés. Cependant, il ne faut pas d’emblée considérer que les bâtiments construits à partir de 1975 font exception à la déperdition énergétique. En effet, les isolants utilisés à cette période n’étant pas de bonne qualité, il a fallu attendre 2005 pour avoir de nouvelles normes de réglementation thermique.

Alors, pour déterminer efficacement la dépense énergétique d’un logement, il faut effectuer un DPE. Ce diagnostic permet de définir la consommation énergétique et le taux de production de gaz à effet de serre du logement.

Tout logement consommant au minimum 330 kWh/m2/an est considéré comme créant de la déperdition énergétique, ce qui en fait un logement passoire thermique. Seuls les diagnostiqueurs professionnels sont qualifiés pour déterminer cette déperdition qui s’évalue en kilowattheure par superficie du logement et par consommation annuelle.

Quelles sont les conséquences de ces passoires énergétiques ?

Les passoires énergétiques ont de nombreuses répercussions, aussi bien sur les occupants que sur les propriétaires, et pire, sur l’environnement. En France, elles représentent à elles seules 45 % de la consommation énergétique nationale et 25 % de l’émission totale de gaz à effet de serre.

Les conséquences pour les occupants

Les passoires énergétiques étant mal isolées, elles ne retiennent pas la chaleur pendant l’hiver. Les occupants se voient dans l’obligation de surchauffer leurs logements en cette saison pour retrouver un minimum de confort. Cette surproduction du chauffage fait naturellement monter la facture énergétique et crée une situation de précarité énergétique pour 14 % des Français. En gros, il s’agit pour les occupants de choisir entre un confort thermique qui engendre surfacturation énergétique ou la conservation du pouvoir d’achat en ayant froid toute la saison.

De la même manière, en été, ces immeubles ne retiennent pas la fraîcheur et ne favorisent pas la circulation de l’air à l’intérieur. Cela crée une surproduction d’humidité pouvant endommager les biens des occupants (les taches sur les murs ou au plafond, la peinture qui s’écaille, les papiers peints qui se décollent). Cette atmosphère humide met aussi en péril la santé des occupants, à cause du développement des microbes responsables de maladies respiratoires.

Les conséquences pour les propriétaires

Les propriétaires des passoires énergétiques sont tout aussi affectés par le gaspillage énergétique de leurs biens, qu’ils y habitent ou non. En effet, depuis peu la loi les oblige à faire figurer, sur les annonces de vente ou de location de leurs logements, les résultats des DPE effectués.

Un diagnostic négatif impacte la valeur des biens, puisque les étiquettes énergétiques et climatiques sont des critères prioritaires sur lesquelles se basent les prospects dans l’acquisition de biens immobiliers.

Les conséquences pour l’environnement

À une ère où la lutte pour un environnement plus vert s’intensifie, les passoires thermiques sont très problématiques. Les besoins en confort obligeant les occupants à surconsommer, l’énergie dépensée entraîne également une surproduction de gaz à effet de serre, cause du réchauffement climatique.

Comment remédier aux passoires énergétiques ?

La seule solution pour venir à bout des passoires thermiques est la rénovation énergétique. Elle consistera à optimiser les performances des moyens de chauffage et d’aération du logement en :

●     rénovant l’isolation thermique du logement ;

●     installant un système de chauffage plus performant ;

●     remplaçant le système de ventilation.

L’isolation thermique

Pour rappel, une passoire énergétique est un logement mal isolé. L’isolation doit prendre en compte :

●     les combles qui représentent 30 % de la déperdition énergétique ;

●     les fenêtres qui gaspillent 25 % de l’énergie ;

●     les murs qui dilapident 15 % de l’énergie ;

●     le sol qui représente 10 % des pertes de chaleur.

L’isolation des combles est la priorité absolue par laquelle débuter vos travaux de rénovation énergétique. Ensuite, vous devrez changer le vitrage des fenêtres en les remplaçant par du double ou du triple vitrage. Et pour finir, vous devrez isoler les murs internes et externes du logement, ainsi que les planchers.

Pour une efficacité des travaux, confiez votre rénovation à des professionnels et investissez dans des matériaux de qualité.

Installer un meilleur système de chauffage

Une fois votre logement bien isolé, vous pouvez vous assurer que la chaleur sera bien conservée à l’intérieur, de même que la fraîcheur. Il faudra alors changer votre système de chauffage pour optimiser votre consommation.

Aujourd’hui, il existe des systèmes de chauffage très modernes qui utilisent des énergies renouvelables, comme la pompe à chaleur. Ce système de chauffage utilise l’air ou l’eau pour réchauffer votre intérieur. Vous pouvez aussi recourir au chauffage au bois, ou au solaire qui sont des solutions écologiques et à moindre coût.

Remplacer le système de ventilation

Un système de ventilation qui s’adapte à la température augmentera le confort de votre intérieur et optimisera la réduction de la déperdition énergétique. L’un des meilleurs systèmes de ventilation mécanique contrôlée (VMC) existant sur le marché est notamment le VMC double flux, qui, en plus réguler la circulation de l’air de votre intérieur, est équipé d’une pompe à chaleur pour assurer une aération de qualité.

Quelles sont les mesures prises par l’État contre les passoires énergétiques ?

Face à la menace de plus en plus grandissante que représentent les passoires énergétiques, l’État français a pris des mesures. C’est le cas de la Loi Énergie-Climat du 8 novembre 2019 dont le but est de lutter contre le réchauffement climatique, en proposant des solutions contre la déperdition énergétique, comme la mise en lumière de la rénovation énergétique. L’État facilite le plus possible cette rénovation en rendant plus flexibles les différentes aides pour accompagner les propriétaires.

L’autre objectif de cette loi est de faire passer toutes les passoires thermiques en classe E, sous peine de sanction judiciaire, avant les 10 prochaines années. À compter du 1er septembre 2022, un audit énergétique devra obligatoirement accompagner le DPE d’un bien considéré comme une passoire énergétique qui serait mis en location ou en vente. De plus, les perspectives pour cette loi, en 2023, établiront un seuil maximal de consommation énergétique pour les nouveaux locataires afin de leur permettre d’obtenir une rénovation énergétique de leur propriétaire.